Alors donc je vous ai concocté une petite poésie :
LA CIGOGNE
Il était une fois, un coq éméché
Qui sortait d' un bistrot non loin de l' évêché
Tombeau à vin, Winstub ou Wingrub ?
D' ailleurs allait- il s' en rappeler
Crête perdue dans les brumes du Tokay
Gosier repu et pattes hors la foulée
Et puis quelle importance, grub ou stub
Puisque l'un et l'autre se creuse dans les troquets
Or donc notre coq s'en revenait route du Rhin
Car il est bien connu que sur ce chemin
On risque moins les pandores qui sévissent
Lorsqu'il faut souffler dans les ballons qui verdissent.
Le soir était beau et chaud*
Lorsque au tournant de Rhinau
Un oiseau de proie, une femelle de surcroît
De la famille des aigles je crois
Egaré au-dessus de l'onde claire et sans ride
Atterrit dans un champ ombragé du Ried
A la vue de cette femelle
Le cœur du coq bondit
Le reste aussi
En deux tons, deux coups d'ailes
Il entreprit l'assaut du fier volatile
Qui compris que toute résistance était inutile
Réalisant soudain ce que de ce côté du Rhin
Signifiait l'expression être un chaud coq - lapin.
Dans tout autre endroit du monde
Cette union fut restée inféconde
Mais dans ce beau jardin comme disait un roi[1]
La génétique avait ses propres lois.
La femelle pondit un œuf bizarre, inconnu
Le doute couvant, la vie conjugale
Tourna très vite en joute infernale
Chacun soupçonnant l'autre d'être son cocu[2]
Ils se disputèrent avant même l'éclosion
Le droit de garde de l'oisillon.[3]
Celui - ci à peine éclos eu à se défendre
D'un conflit qu'il avait peine à comprendre[4]
Même son nom, son appellation d'origine
Fut l'objet de vifs piaffements
La Gretchen soutenait qu'il avait tout du cygne
Avec son long cou et son habit blanc
Le coq en colère avec force cocorico
La crête bleue et dressant ses ergots
Hurla à tout va que le petit drôle
Pur produit de la grande Gaulle
Tant que lui le père vivrait
Porterait le nom de coquelet
Pour tenter de concilier l'inconciliable
Cy "coq "gne fut proposé par l'oisillon
Ce qui n'accommodât pas leurs positions
Tant et si bien qu 'il finit par les envoyer au diable[5]
L'oisillon grandit et devint cigogne
C'est bien pour cela qu'en Alsace, on est de drôle d' oiseaux
D'R HOGABRUNNA
[1]Wes & Phalie: " Daubmer net ouf mim landla"
Edition Gewurztraminer 1648.
[2]Reich & Hoffen " Vous n' aurez pas l' Alsace mais la Lorraine "
Edition Riesling 1870
[3]Hans & Schnokeloch : " Hinaus mit dem Schwowe Plunder"
Edition Tokay 1918
[4]Schnokeloch & Hans : " Hinaus mit dem Welschen Plunder"
Edition Edelzwicker 1940
[5]Hansi & Hansi "M'r müesse s ' Beschte hoffe,S' Böse kummt ungehofft"
Edition Tokay, sous presse.
* contrepèterie belge